Ceux qui profitent de la mort de Maradona pour dénigrer Maradona et le chavisme ont une stature morale tellement inférieure qu’ils ne comprennent pas et ne comprendront jamais ce que nous sommes, nous les chavistes, ni ce qu’est Maradona.
Le chavisme ne regrette pas l’amitié de Maradona parce qu’il a pris de la drogue. Nous ne nous en soucions pas. Nous l’aimons en raison de sa dimension humaine et réelle. Tout ce que nous pouvons dire de lui, c’est qu’il était génial, merveilleux et authentique. C’était un vrai homme dans la peau du plus grand des footballeurs. Depuis le 4 février 1992 [date de la tentative de coup d’État de Hugo Chávez, NdT], nous, les chavistas, aimons ceux qui tombent et se relèvent.
Nous, les Chavistes, aimons Maradona parce qu’il a résisté aux publicités pour Visa et Coca-Cola. Être une marque comme l’était Pelé. Il a résisté au fait d’être un produit commercial comme les autres joueurs de football aujourd’hui. Les mêmes personnes qui ont critiqué Maradona pour ses problèmes personnels ont proposé de l’acheter, puis de le domestiquer et d’en faire un produit. Il préférait être libre et faire ce qu’il voulait. C’est ce qu’on appelle la dignité, un concept étranger à beaucoup.
Sa vie entre la gloire et la défaite a été marquée par la controverse. Mais peu importe, l’histoire l’absoudra, comme l’a dit Fidel, que Maradona a aimé et toujours remercié pour lui avoir sauvé la vie lors de sa réhabilitation à Cuba.
Maradona n’était pas accablé par toutes les critiques et les menaces qu’il recevait, car il était l’ami de Fidel, de Chavez, de Maduro, d’Evo, de Cristina, de Lula. Il n’a pas été blessé par tout ce qu’il a perdu, ni par les portes qui lui étaient fermées. Il n’était pas accablé par les messages de haine qu’il recevait toujours des récalcitrants haineux. Et nous, les chavistes, nous aimons ça, nous aimons ceux qui jouent avec nous.
Nous avons mis Maradona sur Telesur pour commenter deux Coupes du monde avec Victor Hugo Morales [le presentateur sportif qui avait commenté le fameux but contre l’Angleterre en 1986, NdT]. Nous avons eu l’audace que les autres chaînes de télévision n’avaient pas, car Maradona, c’est du football, mais aussi de la politique. C’était pour ouvrir les portes de notre maison à notre fidèle ami.
Maradona a dit que si Maduro lui en donnait l’ordre, il s’habillerait en soldat et se battrait pour le drapeau vénézuélien, car il a dit que c’est la chose la plus sacrée que nous ayons. Il l’a dit lorsque de nombreux vénézuéliens se sont moqués de lui avec la phrase « mais nous avons une patrie », et lorsque d’autres ont demandé une intervention militaires et des sanctions contre notre pays. Maradona était un de ces hommes qui étaient fous, oui, tendrement fous. Les circonstances ne lui ont pas permis de mettre sa parole à l’épreuve et il était tellement fou qu’il l’aurait sûrement tenue. C’était sa grandeur.
Maradona était détesté par les riches et les conservateurs, dans son pays, à la FIFA, dans la politique régionale. Cela le rendait idéal pour nous, car parfois certaines haines nous montrent la voie pour aimer les bonnes personnes.
Il n’y a pas d’autel moral pour mesurer Maradona. Nous ne sommes pas parfaits pour dénigrer Maradona. C’était un homme ordinaire, qui s’est élevé des entrailles de son pays pour devenir une référence mondiale. Et aucun, aucun de ses détracteurs, n’aura cette grandeur et cette gloire. Il ressemble à Chavez, et c’est aussi pour cela que nous l’aimons.
Nous, les chavistes, nous aimons Maradona parce que nous aimons ce qui rend beaucoup de gens heureux. Et Maradona, qui était argentin, a donné beaucoup de joies dans son pays, mais aussi dans le monde entier. Et nous les avons fait nôtres. Et nous l’avons fait nôtre.
Pour Diego, nous sommes reconnaissants…
Franco VIELMA
Traduction: Romain Migus