Le Congrès péruvien a approuvé la destitution du président de la nation, Martin Vizcarra, après un débat de plus de quatre heures au sein du Parlement.
Avec un total de 105 voix en faveur, quatre abstentions et seulement 19 contre, les parlementaires ont approuvé la destitution immédiate de Vizcarra, il est prévu que la notification arrive dans quelques minutes au Conseil exécutif des ministres.
La deuxième demande de révocation avait été promue au Congrès en raison de « l’incapacité morale » du président péruvien. De même, le ministère public poursuit l’enquête contre Vizcarra pour un cas présumé de corruption dans la construction d’un hôpital lorsqu’il était gouverneur (2011-2014) de la région de Moquegua.
Au cours du débat au Parlement, le chef de l’Etat a déclaré qu’il n’y avait aucune preuve des accusations portées contre lui, « il n’y a aucune preuve fiable d’un quelconque crime, et il n’y en aura pas, car je n’ai reçu aucun pot-de-vin », a-t-il ajouté.
Les crimes dont Vizcarra est accusé coïncident avec la réception de 660 000 dollars de pots-de-vin de la part de deux entreprises faisant l’objet d’une enquête pour corruption et liens avec la multinationale brésilienne Odebrecht, qui a réalisé des travaux d’irrigation et la construction d’un hôpital dans la région sud.
Dimanche dernier, les médias péruviens ont publié le contenu du téléphone de l’ancien ministre de l’Agriculture, José Hernández (2016-2018), un proche de Vizcara, où ont été révélées de prétendues conversations sur la concession et la distribution de travaux publics. Cependant, les autorités judiciaires poursuivent leurs enquêtes afin de clarifier les faits.
Président par intérim
En remplacement de Vizcarra, le chef du Congrès, Manuel Merino de Lama, occupera temporairement la présidence. De cette façon, le député dirigera deux pouvoirs : l’exécutif et le législatif.
L’ancien président péruvien a indiqué qu’un groupe de membres du Congrès cherchait à l’évincer pour gouverner le pays et détenir le pouvoir absolu, tandis qu’il a fait remarquer le possible report des prochaines élections générales prévues pour le 11 avril 2021.
Source: Telesur – Traduction: Romain Migus