Le journal brésilien O Globo, fondé le 29 juillet 1925 et basé à Rio de Janeiro, a indiqué qu’il cesserait de diffuser sa version imprimée à Brasília, la capitale fédérale, à partir du 1er juillet.
Dans cette ville, les lecteurs n’auront accès qu’à l’édition numérique et, selon d’autres médias, la décision de la famille Marinho devrait accélérer la fin de la version imprimée.
« Une telle détermination devrait accélérer encore la mort des journaux papier et le renforcement des médias numériques. Le monde s’est accéléré et O Globo fera de même », affirme la publication adressée aux abonnés.
Le journal fait référence à l’utilisation du téléphone ou de l’ordinateur pour savoir ce qui se passe et « c’est naturel : chaque jour, le monde devient plus intégré et les nouvelles commencent à nous toucher avec une rapidité jamais vue auparavant dans l’histoire ».
O Globo a soutenu le coup d’État de 1964 et a maintenu des liens étroits avec les gouvernements militaires jusqu’à l’ouverture politique et le retour de la démocratie en 1985.
Ce n’est qu’en août 2013 que le groupe Globo (un conglomérat de médias qui comprend un réseau de radio et de télévision ainsi qu’une maison d’édition) a reconnu publiquement que cette approbation était « une erreur ».
Récemment, l’ancien président Luiz Inácio Lula da Silva a rejeté une interview demandée par O Globo, alléguant que la ligne éditoriale de ce journal influent à son égard était inadéquate.
« Tant que le traitement éditorial diffamatoire des médias de Globo ne sera pas corrigé, il ne sera pas possible d’accepter une demande d’interview comme si de rien n’était, nous ne passerons pas outre les devoirs du journalisme et de la démocratie », a répondu Lula dans une lettre à la demande du journaliste Bernardo Mello Franco.
Le fondateur du Parti des travailleurs a fait allusion à la façon dont les médias du groupe Globo ont mené la lutte médiatique pour l’empêcher d’être candidat à la présidence en 2018, à rebours de la loi brésilienne et d’une décision des Nations unies qui à Lula garantissait ce droit.
Source: Prensa Latina – Traduction: Romain Migus
Note des 2 Rives: Lorsque le quotidien vénézuélien El Nacional, annonçait le 13 décembre 2018, la fin de sa version papier, l’ensemble des médias francophones (et autres) reproduisait l’information en accusant le gouvernement de Nicolas Maduro d’être le responsable du choix économique de l’entreprise en raison de « pression politique ». Cette absurdité, à rebours de l’évolution de la presse mondiale, avait lancée une brêve campagne médiatique sur la liberté d’expression au Venezuela. Nous verrons si ces médias accuseront de la même manière le pouvoir brésilien d’avoir fait fermer « O Globo », ou si ce traitement médiatico-politique est seulement réservé à la Révolution Bolivarienne.