Les autorités ancestrales, les conseils mayas, les mairies autochtones et les communautés en résistance du Guatemala ont réalisé une manifestation pacifique pour protester contre ce qu’ils appellent 201 ans d’esclavage, de misère et d’appauvrissement, en référence à l’exclusion dont sont victimes ces populations et d’autres secteurs malgré plus de deux siècles d’indépendance nationale.
Les organisateurs ont appelé à une marche à partir de trois points de la capitale, Guatemala City (Vista Hermosa Boulevard, Roosevelt Road et le Belize Bridge) et de là, à se rendre sur la Plaza de la Constitución, où ils prévoient de se réunir à 14h00 heure locale.
Dans l’appel à l’acte civique, ils ont exigé la démission du président Alejandro Giammattei et du procureur général, Consuelo Porras, accusés de corruption, ainsi que l’approbation d’un budget qui réponde aux besoins de la population et non aux campagnes politiques.
Ils ont exigé des autorités qu’elles mettent un terme à la hausse des prix des aliments de base et des intrants agricoles, qu’elles réparent le réseau routier du pays et qu’elles cessent de criminaliser les luttes indigènes et les voix qui critiquent le chef de l’exécutif, comme les journalistes, les juges, les procureurs et les dirigeants sociaux.
Ils ont exhorté le Congrès guatémaltèque à rejeter les projets de loi 6054, 6076 et 5601, qu’ils considèrent comme une attaque contre la démocratie et les droits du peuple.
Outre la démission de Porras, ils ont demandé au ministère public d’enquêter sur les cas de corruption et d’emprisonner les fonctionnaires corrompus.
Au cours de la journée, les autorités de la mairie autochtone de Palín, au sud de la capitale guatémaltèque, ont dénoncé le fait que des agents du ministère des Communications ont retenu l’un des bus dans lesquels ils se rendaient à la manifestation. Ils ont toutefois relâché le véhicule après avoir appris que les autorités autochtones mayas Poqomam avaient décidé de bloquer l’autoroute menant à Palín.
Le porte-parole de la police municipale des transports (PMT) de la capitale, Amílcar Montejo, a informé les médias locaux qu’un groupe de manifestants s’était rassemblé aux premières heures du matin sur la route de l’Atlantique, sans toutefois bloquer la circulation sur l’autoroute.
La manifestation est organisée par le Conseil Maya Ch’orti, les autorités ancestrales de Chuarrancho et Santa Cruz Chinautla, les municipalités indigènes de Montúfar, Santa Lucía Sololá et Nahualá, les communautés en résistance de San Juan Sacatepéquez, le Parlement Xinka et l’autorité ancestrale Garífuna.
L’ancienne province du Guatemala a fait sécession de la Couronne espagnole le 15 septembre 1821, lorsqu’elle a déclaré, avec d’autres nations d’Amérique centrale, l’Acte d’indépendance.
Source: Telesur – Traduction: Romain Migus