Le président du Tribunal Départemental de Justice (TDJ) de La Paz, Jorge Quino, a fait connaître lundi la décision de rendre nuls et non avenus l’accusation contre l’ex-président bolivien Evo Morales et la mandat d’arrêt lancé contre lui pour terrorisme et sédition.
Les autorités judiciaires ont déclaré recevable un recours en habeas corpus déposé par la défense de Morales, considérant que les droits fondamentaux de l’ex-président ont été violés ainsi que les droits de le défense, a affirmé Quino.
Dans cette affaire, Morales était cité à comparaître à une audience le 27 octobre prochain mais la défense a allégué que l’ex-président n’avait reçu aucune citation à comparaître et aucune notification qui aurait été faite par édit, une action qui a été réalisée quand on ne connaissait pas le domicile de l’accusé et que celui-ci n’était plus dans le pays.
« Monsieur l’ex-président, on l’aurait cité à comparaître grâce à des édits quand en réalité, les procureurs et même les médias savaient qu’il vivait déjà en Argentine, » a affirmé le président du TDJ.
Quino a ajouté que le juge a prévenu de « cette erreur commises par les procureurs qui connaissaient l’affaire » et « a décidé de rendre nuls et non avenus l’accusation et le mandat d’arrêt. »
Cette sentence en faveur de Morales, une semaine après la victoire de Luis Arce, du Mouvement Vers le Socialisme (MAS), le parti de l’ex-président, sera à présent soumise au Tribunal Constitutionnel Plurinational qui devra ratifier ou rejeter la décision du tribunal de La Paz.
La plainte contre Morales
La plainte contre Morales a été déposée par le ministre de l’Intérieur du Gouvernement de fait, Arturo Murillo, à peine 10 jours après le coup d’Etat contre lui qui l’a forcé à quitter la présidence et le pays.
Murillo basait sa plainte sur une vidéo sur laquelle on discernait un soi-disant dirigeant du tropique de Cochabamba identifié comme Faustino Yucra, discutant soi-disant avec
Morales qui lui indiquait soi-disant comment organiser les blocages dans le pays contre le Gouvernement de la présidente par intérim auto-proclamée Jeanine Áñez.
La voix attribuée par les autorités de fait à Morales dit : « Divisez le syndicat en 4 ou 5 groupes. Moi, j’ai tenu 1 mois de blocage (sic). Je te donne un exemple : si mon syndicat a 40 membres, chaque groupe de 10 en 10, 4 groupes, ça, c’est pour longtemps. » Ensuite, il ajoute : « Frère, qu’aucune nourriture n’entre dans les villes, nous allons bloquer. »
Les autorités boliviennes avaient demandé à INTERPOL de lancer un mandat d’arrêt contre Morales mais début octobre, on a appris que cet organisme international avait refusé, considérant que les délits de sédition et de terrorisme dont il est accusé ont une connotation politique.
Source: Cubadebate – Traduction: Françoise Lopez pour Bolivar Infos