Le Premier ministre haïtien [autoproclamé, Note des 2 Rives] Ariel Henry a été attaqué par des bandes armées, alors qu’il s’apprêtait à déposer, avec une délégation officielle, la traditionnelle gerbe de fleurs dans le quartier de Pont Rouge, à l’occasion du 215e anniversaire de l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines, le fondateur du pays.
Des individus lourdement armés, dans une zone contrôlée par la coalition des gangs du G-9, ont tiré sur le cortège gouvernemental et l’ont forcé à battre en retraite ; après quoi ils ont organisé l’hommage traditionnel au Musée du Panthéon national d’Haïti (Mupanah).
Henry, accompagné du ministre de la Justice Liszt Quitel et d’autres membres du gouvernement, après avoir été contraint de changer de destination, a déposé deux gerbes, l’une à l’Hôtel de la Patrie et l’autre sur la place publique Marchand Dessalines, en hommage à l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines par les ennemis de la nation le 17 octobre 1806.
Le Premier ministre haïtien a déclaré qu' »à l’occasion du 215e anniversaire de l’assassinat à Pont Rouge de l’illustre fondateur de la nation, Jean-Jacques Dessalines, je viens de déposer, à la mémoire de l’Empereur, une couronne de fleurs à l’Autel de la Patrie où reposent ses restes impérissables ».
De son côté, l’ancien policier Jimmy Chérizier, alias « Barbecue », leader du G-9, qui avait annoncé que l’exécutif ne pourrait pas mettre les pieds à Pont-Rouge dimanche, a déposé une gerbe vêtu de blanc (la tenue de paix utilisée par les présidents lors de leurs hommages), et entouré de nombreux hommes armés et cagoulés au pied du monument de l’Empereur, où se trouve également une photo du président assassiné Jovenel Moïse.
Cet événement s’ajoute à d’autres violences perpétrées dans la nation caribéenne, depuis plusieurs années sous l’insécurité dérivée du contrôle par des gangs de grandes zones de Port-au-Prince, et de ses environs ; pour laquelle la capitale haïtienne s’est réveillée avec des rues vides, des commerces et des écoles fermés, et sans transport public, dans le cadre d’une grève contre l’insécurité, les enlèvements, les meurtres et l’instabilité qui est vécue.
Par ailleurs, le week-end dernier, 17 missionnaires américains et canadiens, dont cinq enfants, ont été enlevés par des hommes armés alors qu’ils revenaient d’un orphelinat à Croix de Buquets, une zone contrôlée par le gang des 400 Mawozo. Les autorités haïtiennes et américaines travaillent ensemble pour obtenir leur libération.
Depuis 2018, aucune autorité n’a pu se rendre à Pont-Rouge pour commémorer l’assassinat du père fondateur de la nation, Jean-Jacques Dessalines, en raison du contrôle de cette zone par des bandes armées. Le président assassiné Jovenel Moïse, accompagné du Premier ministre de l’époque Jean-Henry Céant, a été le dernier à le faire, bien qu’ils aient dû quitter l’hommage sous le feu des gangs.
Source: Telesur – Traduction: Romain Migus