La Cour suprême de justice (TSJ) a annoncé dimanche 18 août qu’elle avait achevé l’analyse technique des procès verbaux des élections présidentielles du 28 juillet 2024.
Ce mécanisme a été mis en place après que le président Nicolás Maduro ait déposé un recours électoral contentieux pour un examen approfondi des bulletins de vote, et a demandé l’examen des preuves concernant la cyberattaque des plateformes du Conseil national électoral (CNE), un incident grave qui a contribué à retarder la publication des résultats des élections.
Le président vénézuélien a décidé de saisir la chambre électorale de la Cour suprême en réponse à la situation exceptionnelle de violence et de déstabilisation qui a éclaté après le 28 juillet. Cet organe a le pouvoir d’enquêter et d’évaluer la validité des résultats, ce qui en fait l’organe compétent, d’un point de vue constitutionnel, pour traiter ce type de controverse.
Auparavant, une série d’audiences a été organisée au cours desquelles la CNE a comparu devant la Chambre, présentant tous les documents demandés sur le processus. En outre, 38 organisations politiques ayant participé aux élections ont participé, dont 33 ont fourni du matériel électoral. Sur les dix anciens candidats, neuf étaient présents pour fournir des informations pertinentes à l’affaire.
L’absence notable d’Edmundo González Urrutia à l’audience devant la Chambre, et le refus de soumettre les documents requis, contrastent de manière significative avec les plaintes pour fraude présumée qui ont été présentées par l’ancien candidat, par María Corina Machado et par la Plataforma Unitaria Democrática (PUD).
L’absence de ces facteurs devant la plus haute instance judiciaire du pays a démontré leur volonté de rompre les ponts qui permettraient une résolution pacifique de la controverse post-électorale.
Leur réticence à participer au processus de vérification des résultats révèle également que la déclaration unilatérale et non validée de victoire n’est pas une fin en soi mais un moyen de conflit visant à justifier un nouveau scénario de perturbation.
L’expertise avec une approche technique
À la fin des audiences, la présidente du TSJ, Caryslia Rodríguez, a annoncé que le matériel présenté par les organisations politiques qui ont participé au processus serait analysé, dans le but de rendre un arrêt définitif.
La Chambre Electorale, dans l’exercice de ses compétences, a développé l’expertise de manière personnelle et continue. Le jugement définitif, qui sera rendu une fois l’examen terminé dans le délai fixé par l’organe, sera basé sur les résultats de l’expertise et aura le caractère de « res judicata », c’est-à-dire qu’il ne sera pas susceptible d’appel.
Le processus comprend la transcription des résultats reflétés dans les feuilles de décompte de chaque organisation politique, ainsi qu’une évaluation minutieuse du matériel électoral, qui est conservé dans différentes boîtes scellées. Des experts autorisés, respectant les protocoles visant à garantir l’intégrité du matériel, ont été chargés d’ouvrir ces boîtes et de procéder à l’analyse correspondante.
L’équipe d’experts est composée de professionnels nationaux et internationaux ayant une formation en statistiques et en informatique. Le mécanisme compte sur la participation d’observateurs nationaux et internationaux, appartenant à des organisations telles que le Conseil des experts électoraux latino-américains (Ceela) et l’Observatoire de la pensée stratégique pour l’intégration régionale (Observatorio del Pensamiento Estratégico para la Integración Regional).
Le TSJ s’approche de la décision finale
Certains membres de l’opposition ont tenté de saper la légitimité de l’évaluation de la Chambre électorale, en mettant en doute son impartialité et les méthodes utilisées pour l’évaluation.
Cependant, il est important de noter que ce même secteur a choisi de ne pas participer activement à l’expertise, une décision qui contredit leur affirmation. Leur non-participation à cet espace institutionnel met en évidence une position qui, dès le départ, a été contraire à la voie établie pour aborder et résoudre le conflit électoral.
En même temps, ils manifestent une stratégie délibérée visant à répandre le récit de la « fraude ». Une analyse récente révèle qu’environ 80 % des pièces présentées comme des « actas » pour justifier la prétendue victoire d’Edmundo González ont été modifiées numériquement ou altérées.
L’examen a suivi l’étape de validation, au cours de laquelle les procés verbaux en papier sont comparées à celles de la base de données du Centre national de totalisation du Pouvoir électoral. Cela permet de garantir que l’intégrité des données est préservée à tout moment.
Les magistrats du TSJ ont visité le CNE, sous la conduite de Beatriz Rodríguez, Fanny Márquez et Inocencio Figueroa. Avec eux, les experts et les observateurs internationaux sont entrés dans le centre de données, connu sous le nom de « bulle électorale », où se trouve toute l’infrastructure technologique liée au processus.
Cette zone gère également la réception des procès-verbaux transmis par les machines à voter, en suivant des protocoles de sécurité stricts. La vérification est effectuée en temps réel, ce qui permet à des témoins de différentes organisations politiques d’assister au processus.
La Chambre électorale du TSJ, basée sur un cadre normatif clair, effectue son travail avec transparence et rigueur technique. La participation d’experts nationaux et internationaux, ainsi que d’observateurs indépendants, renforce la confiance dans le processus et garantit que les résultats reflètent la véracité des données électorales.
Source: Misión VERDAD – Traduction: Romain Migus