L’Unité de recherche des personnes disparues (UBPD) a récemment effectué une intervention médico-légale dans les fours crématoires anciennement utilisés par les paramiliataires du bloc Catatumbo des AUC à Juan Frío, Norte de Santander, selon un rapport de la station de radio colombienne W Radio.
Cette action se concentre sur la recherche d’éventuels restes humains qui pourraient faire la lumière sur les cas de disparitions forcées perpétrées par ce groupe armé.
Marlon Sánchez, anthropologue de l’unité, a déclaré à la station de radio colombienne que « les premières fouilles se sont concentrées sur l’endroit où se trouvaient les « pailas », qui est le lieu ayant le plus grand potentiel médico-légal, étant donné qu’il est possible qu’il contienne encore les structures squelettiques des personnes portées disparues ».
L’anthropologue a également déclaré à W Radio que « le travail d’archéologie médico-légale ira de pair avec la reconstruction du fonctionnement du lieu et la documentation des éventuelles découvertes qui pourraient correspondre à des contextes possibles d’élimination des corps ».
En outre, la présence de « sites présumés d’inhumations clandestines et de personnes qui, bien qu’ayant d’abord été enterrées dans des fosses souterraines, semblent avoir été déplacées par la suite pour être éliminées dans des zones d’incinération » a été identifiée.
Il y a plus de 133 000 personnes disparues dans le pays. L’Unité de recherche des personnes disparues (UBPD) est l’entité chargée de diriger, de coordonner et de contribuer à la recherche des personnes portées disparues dans le cadre du conflit armé en Colombie.
Les données de l’UBPD ont révélé qu’en août 2023, 84 demandes avaient été reçues dans le pays, en provenance de 121 destinations différentes, pour des recherches dans des fosses communes où pourraient se trouver les restes de ressortissants colombiens. En plus du travail effectué dans le pays, l’entité recherche également des personnes disparues dans des fosses communes dans 12 pays.
Salvatore Mancuso a révélé qu’un grand nombre de corps de Colombiens tués dans le conflit armé ont été jetés dans des rivières qui affluent au Venezuela.
Avec 38 rapports, le Venezuela est le pays où l’on trouve le plus grand nombre de corps de Colombiens dans des fosses communes ; cela avait déjà été révélé par l’ancien chef paramilitaire Salvatore Mancuso lors des audiences dans le cadre du processus de justice transitionnelle, où il avait déclaré qu’avec l’aide des forces de sécurité colombiennes, les preuves de 200 victimes qui avaient été enterrées dans des fosses communes au Venezuela avaient été effacées.
« Toutes les victimes ont été jetées en territoire vénézuélien, certaines dans la rivière pour être emportées. Des membres des groupes paramilitaires, sont entrés au Venezuela pour y creuser des fosses communes. Il y a plus de 200 personnes là-bas », a déclaré Salvatore Mancuso, également connu sous le pseudonyme de Mono Mancuso.
En outre, Mancuso a révélé qu’en 2001, 50 corps ont été déplacés sur ordre de Carlos Castaño après des réunions avec des commandants militaires au cours desquelles des pressions exercées par le gouvernement de l’époque ont été mises en évidence, puisqu’il ne fallait en aucun cas que le le bureau du procureur général puisse retrouver les corps.
Il a également été déclaré que dans 31 des 32 départements colombiens, à l’exception de San Andrés, il y aurait des cimetières, des caveaux et des fosses communes avec des victimes du conflit armé.
Source: Infobae – Traduction: Romain Migus