Panorama du Cinéma colombien : A la recherche d’un temps posé
La 8e édition du festival « Panorama du cinéma colombien » aura lieu à Paris du 6 au 12 octobre 2020, avec 49 films en sélection, dont 14 long métrages. Tous les films seront présentés au cinéma Reflet Médicis, sauf le film d’ouverture « Tantas Almas » dont la projection aura lieu à l’Arlequin.
A quelques mètres du mythique cinéma le Champo, où Gabriel Garcia Marquez s’est rendu plusieurs fois, les cinéphiles pourront voir des « films racines », qui invitent à réfléchir sur ces questions : que peut le cinéma face aux réalités actuelles ? Comment ces images influent sur la mémoire et les imaginaires collectifs ?
Les films « lianes » donnent des ailes aux jeunes cinéastes. D’arbre en arbre, ces « passeurs d’histoires » invitent le spectateur à comprendre la violence à travers des yeux remplis d’espoir et de joie. Enfin, les films « fruits », appellent le public à réfléchir sur le temps du récit d’un film : comment et pourquoi se choisit une durée, un format, une image ?
Le rideau se lève avec la fiction « Tantas Almas » : José, un pêcheur colombien, submergé par la douleur, part à la recherche de la dépouille de ses deux fils, assassinés par des paramilitaires. Dans le documentaire « Niebla de Paz », Téo écrit les mémoires de ses compagnons d’armes dans un camp de la guérilla. En même temps, Boris filme les négociations de paix à huis clos entre les Farc et le gouvernement.
La section parallèle du festival s’intéresse aux deux mille kilomètres de frontière qui séparent le Venezuela et la Colombie. Dans le film « El Amparo », le cinéaste Rober Calzadilla s’inspire d’un fait réel près de la Rivière Arauca : le 29 octobre 1988, 14 pêcheurs, soupçonnés d’être des guérilleros, furent assassinés par des militaires.
Une table ronde aura lieu le samedi 10 octobre avec les cinéastes invités. Un rendez-vous immanquable pour les cinéphiles et les cinéastes en herbe, car « même un papillon a besoin de tout le ciel pour s’envoler ! » Les femmes ont souvent plus de mal à prendre leur envol. Alors, l’association « Le Chien qui aboie », organisatrice de l’événement, accroche sur les murs du cinéma l’Arlequin une série de portraits de femmes cinéastes. La photographe Clotilde Richalet, s’inspire de la montée des marches des 82 Femmes qui luttaient pour la parité́ lors du Festival de Cannes 2018, en réalisant 82 portraits de femmes qui font le cinéma Sud-Américain.
Angèle Savino, journaliste et cinéaste, pour Les 2 Rives
Pour plus d’informations sur la programmation : https://www.panoramaducinemacolombien.com/