Le président de la Confédération des nationalités indigènes de l’Équateur (CONAIE), Leonidas Iza, a souligné que la mobilisation qui débute est « nationale et indéfinie » et ne viseront pas le dialogue avec le gouvernement équatorien, tant que le président, Guillermo Lasso, affirme que les protestations visent à « déstabiliser » le pays.
Iza a déclaré qu’ils cherchent à obtenir la réalisation de dix points pour lesquels ils se mobiliseront, parmi lesquels la réduction des prix du diesel, ainsi qu’un moratoire sur les dettes pour une période inférieure à un an, selon le journal « El Comercio ».
« Il ne s’agit pas d’une mobilisation pour amener les dirigeants à s’asseoir à une table (de dialogue). La CONAIE a fait connaître ses dix revendications », a-t-il indiqué, soulignant que les manifestations sont concentrées dans différents territoires, même si l’on s’attend à ce qu’elles atteignent Quito, comme le rapporte le journal « El Universo ».
De son côté, le président du pays, Guillermo Lasso, a partagé sur son profil Twitter officiel un discours dans lequel il appelle les manifestants, « des groupes politiques qui cherchent à déstabiliser » le pays, à désactiver les mobilisations.
« Nous nous faisons tous du mal avec une manifestation violente », a déclaré le président équatorien, ajoutant que « la vie des Équatoriens est mise en danger » par la paralysie des transports, notamment des routes.
Lasso a indiqué que, dans le contexte de la pandémie, alors que le pays est sur la voie du redressement, la nation ne peut pas se permettre des protestations qui interrompent les services publics. Il a ainsi rappelé qu’il est nécessaire d’être uni dans la lutte contre « la délinquance, le trafic de drogue et le crime organisé ».
Les indigènes et leurs alliés protestent contre le prix élevé des produits de première nécessité, la précarité des hôpitaux publics, le manque de soins pour les agriculteurs, les politiques néolibérales de Lasso et la privatisation des entreprises publiques.
En fait, à la veille de la mobilisation, de petits rassemblements ont déjà eu lieu sur différentes routes du pays, notamment à Guayas. Le ministère équatorien de l’Intérieur a prévu des grèves dans des villes telles que Imbabura, Tungurahua, Cotopaxi, Azuay, Cañar et le district métropolitain de Quito.
Iza a visité préalablement plusieurs communautés de la Sierra, de la Côte et de l’Amazonie en diffusant le message selon lequel le gouvernement du président Guillermo Lasso n’a pas respecté dix propositions et doit « comprendre » que des changements doivent être apportés et s’occuper des secteurs sociaux.
L’objectif est un soulèvement indigène similaire à celui de 1990, qui commencera dans les territoires et se concrétisera par des fermetures de routes, des rassemblements dans les bureaux des gouverneurs et des manifestations dans les rues des différentes villes.
Les manifestants ont assuré que la protestation ne se terminera pas par un dialogue avec le gouvernement, car au cours de la première année du mandat de Lasso, ils avaient déjà formulé six demandes, puis sept et jusqu’à dix, dont aucune n’a été satisfaite.
La Confédération des nationalités indigènes d’Amazonie (CONFENAIE), la Confédération nationale des organisations paysannes, indigènes et noires (FENOCIN), le Conseil des peuples et organisations indigènes évangéliques d’Équateur (FEINE) et le Syndicat national des éducateurs (UNE) soutiennent la manifestation.
Source: Confirmado – Traduction: Romain Migus