Il est impossible de quantifier chacun des effets de la guerre que l’impérialisme a déclaré au peuple vénézuélien. Les agressions que les Vénézuéliens ont subies depuis 1999 n’ont pas seulement été économiques, mais aussi psychologiques. Il est impossible de mesurer les conséquences de la haine que l’opposition antidémocratique, avec sa propagande antisocialiste, a semée, au point de brûler vif des personnes qui paressaient être des Chavistes. L’indignation que le peuple vénézuélien ressent à l’égard de ceux qui, prétendant être vénézuéliens, ont vendu le pays, est également non quantifiable.
Cela dit, mais en nous concentrant sur l’aspect économique, nous avons mis à jour les calculs que nous avions faits en mars 2019. À cette époque, les pertes causées par cette guerre s’élevaient à 125 milliards de dollars. Nous avons maintenant calculé ceux de 2019, qui s’élèvent à 68 milliards de dollars pour cette année-là.
Par conséquent, les pertes économiques totales entre 2016 et 2019 s’élèvent à 194 milliards de dollars US.
Pour les Vénézuéliens, 194 milliards de dollars US équivalent à environ 16 mois de production nationale. Avec cet argent, nous aurions pu rembourser la totalité de la dette extérieure, qui, selon la Banque Centrale du Venezuela, s’élève à 110 milliards de dollars. Ou alors nous aurions suffisamment de ressources pour importer des aliments et des médicaments pendant 45 ans.
Ces pertes se répartissent comme suit : 25 milliards de dollars correspondent à l’argent et aux biens qui nous ont été pillés, tandis que les 169 milliards restants représentent ce que nous avons cessé de produire de 2016 à 2019 en raison de l’attaque contre la société pétrolière d’État – PDVSA (64 milliards de dollars) et de l’attaque contre le bolivar (105 milliards de dollars).
Blocus/Saccage/Piraterie
John Bolton a avoué en janvier 2019 : « Nous avons gelé tous les actifs de la société d’État PDVSA sur le territoire américain [CITGO], nous avons bloqué 7 milliards de dollars d’actifs plus 11 milliards de dollars de recettes d’exportation estimées pour l’année prochaine ».
Selon le ministère des affaires étrangères, le gouvernement américain et ses alliés nous ont pillé 25 milliards de dollars US. Ils les déguisent en « sanctions », d’autres les qualifient élégamment de mesures coercitives unilatérales, mais il ne s’agit que d’un vol flagrant et d’un acte de piraterie. Environ 5,4 milliards de dollars US sont détenus dans 50 banques, y compris les 31 tonnes d’or détenues par la Banque d’Angleterre. Sont également inclus les 18 milliards de dollars d’actifs et de dividendes de la société CITGO.
Non seulement nous avons été volés, mais en janvier 2019, le Département d’État américain a annoncé qu’il donnait à Juan Guaidó le contrôle des actifs du gouvernement vénézuélien et des biens se trouvant sur des comptes bancaires aux États-Unis, c’est-à-dire que Guaidó a été chargé de l’administration de ces ressources. Nous aimerions savoir quelle part de ces dollars a été utilisée pour protéger la population vénézuélienne en période de quarantaine. Ce que nous savons avec certitude, c’est que 200 millions de dollars étaient destinés à conclure un contrat avec la société SilverCorp dont l’objectif était d’engager des mercenaires pour assassiner des Vénézuéliens.
Quant à l’or, il faut dire que la Banque d’Angleterre est obligée de le restituer à son propriétaire immédiatement sur demande. Il s’avère maintenant que, selon les Anglais, le propriétaire de l’or est Juan Guaidó qui, disent-ils, est le « président par intérim » du Venezuela. Ce vol est si grossier que pas une personne, saine d’esprit, pourrait croire un tel scandale. Le monde entier sait que ce n’est pas Guaidó qui siège à l’Assemblée générale, ni au Conseil des droits de l’homme, ni au Conseil de sécurité des Nations unies, ni aux réunions de l’OPEP. Il est évident qu’il ne siège pas non plus à Miraflores, et encore moins qu’il donne des ordres aux FANB.
Est-ce Guaidó qui fait face au Covid-19 au Venezuela et coordonne avec l’Organisation mondiale de la santé les protocoles et la réception des soins de santé ?
Attaque contre la société pétrolière d’État – PDVSA
William Brownfield, ancien ambassadeur des États-Unis au Venezuela, a avoué : « Si nous devons sanctionner PDVSA, cela aura un impact sur l’ensemble de la population, sur le citoyen ordinaire. Le contre-argument est que les gens souffrent tellement du manque de nourriture, de sécurité, de médicaments, de santé publique, qu’en ce moment, la plus grande résolution serait peut-être d’accélérer l’effondrement même s’il produit une période de souffrance de plusieurs mois ou peut-être de plusieurs années ».
L’attaque contre PDVSA n’est pas accidentelle, au contraire, il s’agit d’une action préméditée et précise. Toute affectation de l’industrie pétrolière a des répercussions non seulement sur la société elle-même, mais surtout sur l’économie nationale et avec elle sur le peuple vénézuélien.
L’industrie pétrolière génère 95 % des devises étrangères qui entrent au Venezuela par le biais des exportations. La diminution de ces exportations, qu’elle soit due à une baisse du niveau de production pétrolière ou à une baisse du prix des hydrocarbures, affecte les revenus en devises et avec eux les importations d’intrants, de pièces détachées et des machines pour la production nationale. PDVSA est le catalyseur de la production nationale.
Le prix du pétrole, pour la première fois dans l’histoire, a baissé pendant quatre années consécutives, la baisse étant de 65 %. D’autre part, le blocus commercial et financier contre PDVSA, la difficulté et l’impossibilité d’apporter des pièces de rechange et des intrants et les obstacles financiers, entre autres raisons, ont affecté la production pétrolière, qui a chuté de 64 %, passant de 2,8 millions de barils par jour en 2013 à 1 million en 2019, ce qui s’est traduit par une baisse de 78 % des exportations de pétrole (de 85 milliards de dollars par an en 2013 à 19 milliards en 2019).
Entre 2016 et 2019, nous avons cessé de produire 64 milliards de dollars US à l’échelle nationale en raison de la baisse des exportations de pétrole.
Attaque à la monnaie, le Bolivar
Richard Black, sénateur du parti républicain des États-Unis, a avoué en parlant du Venezuela : « Nous avons démonétisé sa monnaie et, par le biais du système bancaire international, nous avons rendu la monnaie vénézuélienne sans valeur, puis nous allons dire : « Regardez comme ce gouvernement est mauvais, sa monnaie ne vaut rien ». Eh bien, ce n’est pas eux, c’est nous qui avons rendu leur monnaie inutilisable ». (Sputnik 09-12-2019).
L’attaque du bolivar, la principale arme de guerre économique, non seulement induit une hyperinflation et avec elle la perte du pouvoir d’achat de la classe ouvrière, mais aussi contracte la production nationale. Dans la mesure où la classe salariée voit son pouvoir d’achat se détériorer en raison de la hausse rapide et disproportionnée des prix, elle diminue les quantités de biens demandés et ceux qui vendent réduisent leur production.
Depuis 2013, l’impérialisme a criminellement provoqué la dépréciation du bolivar de 241,657 millions de pour cent, ce qui a entraîné une augmentation des prix de 11,5 milliards de pour cent depuis cette année-là.
Entre 2016 et 2019, nous avons cessé de produire 105 milliards de dollars à l’échelle nationale à la suite de l’attaque du Bolivar.
Que chacun tire ses propres conclusions sur ce que ces pertes économiques de 194 milliards de dollars représentent en termes d’angoisse, d’indignation, de qualité de vie et de vie des Vénézuéliens. Qu’il tire également les conclusions de l’incalculable niveau de conscience et donc de résistance du peuple vénézuélien qui, toujours avec le moral au beau fixe, a affronté les ennemis du pays avec la meilleure des stratégies : l’union civique et militaire.
Pascualina CURCIO
Source: Blog de Pascualina Curcio – Traduction: Venesol