Aujourd’hui, la dictature bolivienne a formalisé une plainte pénale pour dommages économiques à l’État contre Luis Arce, ancien ministre de l’économie et actuel candidat à la présidence du Mouvement vers le socialisme (MAS).
L’accusation contre Luis Arce, qui était président du conseil d’administration de la Direction publique de la sécurité sociale, concerne l’embauche de deux sociétés étrangères qui devaient fournir le logiciel sur les pensions de retraite.
« Le travail technique a été effectué par des audits internes et des audits spéciaux et nous avons trouvé, de manière concluante, des preuves qui impliquent M. Luis Arce ainsi que les fonctionnaires qui sont intervenus dans ces contrats », a déclaré Sergio Flores, l’actuel directeur de la Direction publique de la sécurité sociale, peu après avoir déposé la plainte auprès du bureau du procureur de La Paz.
Les contrats en question portent sur la fourniture de logiciels pour l’administration du système intégral de retraite, l’un avec la société panaméenne Sysde International INC et l’autre avec la société colombienne Heinsohn Business Technology.
Le gouvernement de Evo Morales aurait versé 3 millions de dollars à titre d’avance sur un contrat évalué à 5,1 millions de dollars à Sysde, mais la société n’a jamais livré le logiciel promis.
Par la suite, la société colombienne Heinsohn a été engagée pour un montant beaucoup plus élevé : 10,4 millions de dollars US pour la fourniture de ce logiciel, mais le gouvernement bolivien a dû en outre payer un droit d’utilisation, un loyer de 1,6 million de dollars US par an pour la licence et le code source.
La plainte déposée contre le candidat présidentiel du MAS, Luis Arce et plusieurs anciens fonctionnaires du gouvernement visent avant tout à l’empêcher de se présenter aux élections du 6 septembre prochain. La dictature, voyant que M. Arce est en tête des sondages, a déjà essayé de faire interdire son parti politique, puis de repousser les élections afin de disposer du temps nécessaire pour mettre ses mesures judiciaires à exécution.
Après l’incarcération du vice-président Jorge Glas et les persécutions contre l’ancien président Correa en Équateur ou la cabale contre Lula au Brésil pour l’empêcher de se présenter, la droite latino-américaine poursuit son entreprise de judiciarisation de la politique (Lawfare).