L’armée brésilienne a dépensé millions de dollars en carburant et en transport uniquement pour simuler une guerre contre le Venezuela en Amazonie courant septembre, tandis que le gouvernement Jair Bolsonaro a déclaré comme persona non grata les représentants diplomatiques du gouvernement Nicolás Maduro dans le pays. Dans le même temps, il a reconnu les personnes envoyés par Juan Guaidó.
Selon un article de Vinicius Sassine paru dans le journal O Globo, l’exercice de guerre s’est déroulé sur un champ de bataille où les soldats du pays « bleu » ont dû expulser les envahisseurs du pays « rouge ». Les informations sur la « guerre », sans précédent dans l’histoire du pays, ont été obtenues par le biais de la loi sur l’accès à l’information.
« Dans la situation créée et avec les moyens accordés, c’était la première fois que ce type d’opération avait lieu », a déclaré l’armée au journal.
La simulation a eu lieu entre le 8 et le 22 septembre et a impliqué 3 600 militaires dans les villes de Manacapuru, Moura et Novo Airão, dans l’État d’Amazonas.
Le 18, Mike Pompeo, secrétaire d’État américain, s’est rendu à Roraima et, lors d’une rencontre avec le chancelier brésilien Ernesto Araújo, a provoqué une crise diplomatique – et de politique intérieure brésilienne – en disant « sortons-le de là », en référence au président vénézuélien, ce qui a été attribué à une erreur de traduction. La réunion a eu lieu le lendemain de la publication par Itamaraty d’une note prêchant « l’extinction du régime dictatorial de Maduro ».
Selon l’armée brésilienne elle-même, « plusieurs moyens militaires ont été utilisés, tels que des véhicules, des avions (avions et hélicoptères), des radeaux, des bateaux, des ferries, des pièces d’artillerie, le système de lancement de fusées, des pièces d’artillerie de l’armée, des canons, des mitrailleuses, des obusOto Melara et des mortiers de 60, 81 et 120 mm, en plus de véhicules et camions spéciaux ».
Le ministre de la défense, le général Fernando Azevedo e Silva, et le commandant de l’armée, Edson Leal Pujol, se sont rendus dans la région du « conflit » le 14 septembre et ont suivi les tirs de missiles.
Ennemis
Dans sa guerre contre le « communisme », Jair Bolsonaro a utiliser ses réseaux sociaux, quelques heures après la publication du rapport, pour haranguer les partisans d’une intervention contre le Venezuela mais aussi contre l’Argentine et Cuba, qui sont gouvernés par la gauche.
« Il existe un modèle économique qui a réalisé l’impossible : l’Argentine sans viande. Le Venezuela sans pétrole. Cuba sans sucre », a écrit Bolsonaro, avec la photo d’une manifestation, probablement en Argentine.
Teodoro PLINIO
Source: Forum – Traduction: Romain Migus