Le gouvernement salvadorien mettra en œuvre la cinquième phase du Plan de contrôle territorial (PCT) afin d’éliminer les membres des gangs des communautés, en particulier dans les grandes villes, a annoncé le président de la République, Nayib Bukele, lors d’une remise de diplômes aux sous-lieutenants des forces armées, qui ont rejoint le plan de sécurité.
Bukele a affirmé que depuis trois ans, son gouvernement applique un plan pour « extraire » les membres du gang, mais qu’ils ajouteront un élément récemment appris lors du siège militaire exécuté à Comasagua, La Libertad, début octobre, où les autorités ont affirmé avoir éliminé la clique Witmer Locos Salvatruchos, de la Mara Salvatrucha, accusée d’avoir assassiné un gérant de ferme.
« Pour que cette phase cinq soit plus réussie, nous avons inclus une partie de ce que nous avons appris dans l’encerclement de Comasagua, parce que nous nous sommes rendu compte de son succès, que l’encerclement des criminels nous permet de mener à bien les processus d’extraction sans leur permettre de fuir vers les montagnes ou vers d’autres communautés ou d’autres villes, ils doivent pratiquement attendre à l’intérieur en attendant que nous venions les chercher », a annoncé hier le président, Nayib Bukele.
Le président a assuré qu’au lieu d’encercler les petites municipalités, ils vont cette fois-ci « encercler » les grandes villes, mais n’a pas révélé lesquelles.
Le président a également déclaré qu’ils captureront tous ceux qui veulent « fournir » aux membres du gang n’importe quel élément pour qu’ils puissent continuer leurs menaces contre la population, et qu’ils seront capturés et poursuivis avec les nouvelles peines approuvées par l’Assemblée législative.
« Si quelqu’un veut leur fournir des armes, de la nourriture, des munitions, des téléphones portables, du crédit, des puces ou tout ce qu’ils utilisent pour intimider la population, vous allez les intercepter, aussi bien les criminels que ceux qui collaborent avec eux », a déclaré Bukele.
Le plan.
La quatrième phase du PCT a été annoncée en juillet 2022 et consiste à doubler le nombre de membres des forces armées, qui comptent alors environ 20 232 personnes, cette phase s’appelle l’appelle l' »Incursion ». M. Bukele a désormais assuré qu’ils étaient sur le point de réaliser ce doublement.
Le plan de contrôle territorial a été annoncé par Bukele le 20 juin 2019 comme une initiative en sept phases, dont deux ont déjà été mises en œuvre. Les opposants au gouvernement de Bukele estiment toutefois que le plan n’existe pas en tant que tel, car les ministères de la sécurité et de la défense ont refusé de communiquer tout document.
Le plan a également été remis en question après la révélation par le journal El Faro d’une prétendue trêve avec les gangs sous le gouvernement de Bukele. Le groupe de journalistes a souligné que les membres des gangs bénéficient d’avantages en prison, que des rencontres de hauts fonctionnaires avec le gang MS-13 ont lieu et que des acteurs politiques entrent et sortent des prisons du pays.
M. Bukele s’est défendu en déclarant que l’ampleur du plan ne pouvait être révélée afin de ne pas alerter les groupes criminels des mesures à prendre.
Le gouvernement a attribué la réduction drastique des homicides au plan susmentionné et, depuis mars, au régime d’exception qu’il appelle la guerre contre les gangs, dans le cadre duquel il a emprisonné plus de 58 000 membres présumés de gangs, selon les données du ministère de la justice et de la sécurité publique.
Quelles sont les phases du plan de contrôle territorial ?
Bien que le plan écrit et le déploiement des forces de sécurité ne soient pas connus, ce sont les phases que le gouvernement salvadorien a annoncées depuis le 20 juin 2019.
1.- Récupération des territoires
Pour un coût de 106,7 millions de dollars, le gouvernement a concentré ses actions dans 22 municipalités cataloguées comme ayant les taux de criminalité les plus élevés.
2.- Opportunités
La reconstitution du tissu social et économique dans les zones vulnérables a encadré la deuxième phase du plan, qui a alloué un montant de 258,4 millions de dollars.
3.-Modernisation
210,1 millions d’euros ont été affectés à la modernisation des équipements de la Police et de l’armée. À cause de cela, Bukele est entré en conflit avec l’Assemblée et a pris le contrôle du Salon bleu le 9 février 2020.
4.- Incursion
L’armée doubleraient leur nombre d’éléments pour atteindre 40 000, afin d’avoir un soldat pour chaque membre de gang dans le pays. Cela prendrait 5 ans pour dominer les territoires.
5.- Extraction
Bukele a annoncé hier que, dans cette phase, ils extrairont les « quelques » membres de gangs qui restent dans les municipalités, grâce à des opérations militaires.
Source: El Mundo – Traduction: Romain Migus