Le candidat dit « indépendant » est bien plus proche de l’uribisme que ce qu’il ne laisse à penser…
Où tout cela a-t-il commencé ?
Federico Gutierrez a eu l’idée de devenir président quand il était encore maire de Medellín.Pour cela, il a dilapidé plus de 130 milliards de pesos [31 millions d’auros, Ndt] de publicité officielle obtenue à partir de ressources publiques pour démarrer prématurément sa campagne[1]. Et maintenant qu’il est dans l’arène du débat, des idées et aussi de la calomnie, il est impératif de savoir en profondeur qui est ce sinistre personnage.
Ses liens avec le cartel de l’Oficina de Envigado
Commençons par le plus grand scandale impliquant Federico Gutiérrez, à savoir ses relations évidentes avec des organisations criminelles. En 2017, l’ancien secrétaire à la sécurité du gouvernement de Federico Gutiérrez, Gustavo Villegas, a été condamné par le bureau du procureur général après qu’il a été établi qu’il avait des liens avec des membres du cartel de l’Oficina de Envigado. Selon le bureau du procureur, Villegas avait filtré des informations qui favorisaient les membres de l’organisation criminelle en matière de sécurité et d’alliances politiques dans la ville de Medellín. [2]
Curieusement, quelques mois après l’inculpation de Villegas, l’ancien président Álvaro Uribe Vélez, a pris la défense de l’ancien secrétaire à la sécurité en déclarant ce qui suit :
« Je l’aime beaucoup. Il n’est pas du tout étrange que Gustavo ait simplement essayé d’explorer la démobilisation d’un groupe violent, sa soumission à la justice, et que cela ait conduit à une mauvaise interprétation, à l’émission de son mandat d’arrêt ».
Selon Uribe, Gustavo Villegas a perpétué les alliances avec l’Oficina de Envigado pour obtenir une prétendue démobilisation de ce groupe armé. À ce jour, ni l’Oficina de Envigado ni même Federico Gutiérrez n’ont fait de déclaration à ce sujet. Pourquoi ? Que cache le candidat à la présidence derrière tout cela ?
Cette alliance macabre a été révélée peu après que le bureau du procureur général ait découvert le véritable objectif de Villegas, qui était de perpétuer un pacte entre groupes criminels afin de paramilitariser plusieurs zones de la région métropolitaine. De plus, il avait l’approbation de son patron, Federico Gutiérrez, pour être le prochain maire de Medellín lors des élections de 2019[4]… Ce dont la capitale d’Antioquia a été sauvée….
Le retour de flamme
Bien que Federico Gutiérrez continue de vanter ses résultats apparents en termes de gouvernance et de sécurité, nous, citoyens, nous soutenons le contraire.
Par exemple, il y a eu une situation qui a mis les citoyens de la capitale d’Antioquia à bout de nerfs en termes de sécurité et de garanties de coexistence. C’est le cas de la confrontation entre différents groupes illégaux pour le contrôle territorial de la vallée d’Aburrá pour la vente de drogues.
Vous vous souvenez de ces vidéos glaçantes montrant des groupes de personnes armées tirant sur les pentes ouest et est de Medellín, Bello et Envigado ? C’est le produit de la dispute entre bandes armées qui a fermenté au milieu du gouvernement de Federico Gutiérrez.
Qu’a fait le maire de Medellín de l’époque pour remédier à ce conflit ? En fait, « Fico », comme l’appellent certains de ses proches collaborateurs, a laissé le problème s’aggraver à tel point que les organisations criminelles elles-mêmes, comme le clan Úsuga par exemple, ont déclaré un couvre-feu [5].
Quelque chose d’inhabituel dans l’histoire récente de la capitale d’Antioquia, puisque lors du couvre-feu qu’ils ont organisée contre Federico Gutiérrez, ils ont même brûlé des bus et interdit le transit de personnes dans certaines zones frontalières que les groupes hors-la-loi considéraient comme étant sous leur contrôle. Qu’en pensez-vous ? Mais malgré cela, Federico Gutiérrez affirme que son gouvernement était le plus sûr de tous ?
Federico Gutiérrez estime qu’il est difficile de gouverner sans mettre les citoyens en conflit avec les groupes illégaux. Sa prétendue politique de sécurité est un parallèle entre les pactes avec les organisations criminelles et le manque de contrôle au niveau bureaucratique que cela génère.
Enfin, je peux dire qu’il n’y a qu’une seule chose dans laquelle Federico Gutiérrez est très bon, c’est de concocter des mensonges. Lorsque le sous-président Iván Duque venait d’arriver au pouvoir, « Fico » a eu l’idée de créer un film policier pour augmenter son taux d’impopularité en raison de son mauvais gouvernement.
Pour la première fois dans l’histoire, nous avons vu un maire de Medellín, et même le sous-président de la République récemment élu, marcher dans les rues du quartier d’Antioquia dans le cadre d’une prétendue opération armée contre le micro-trafic[6]. Cette action était si pathétique qu’elle a été télévisée comme la grande opération anti-narcotique de la mairie de Medellín. Mais s’il vous plaît, ne nous prenez pas pour des buses. À ce jour, le quartier d’Antioquia est toujours en activité. Les personnes qui se trouvent encore dans cette « marmite » attendent toujours que l’État intervienne en proposant des programmes éducatifs et des opportunités d’emploi. Ils espèrent un véritable processus de paix dans lequel ils pourront se réconcilier avec les citoyens et ne pas être en désaccord avec l’État. Et pas comme « Fico » l’a fait: avec des balles et des expropriations, comme toutes bonnes pratiques d’um candidat pro-Uribe[1].
Julián ESCOBAR AVILA
Notes:
[6] https://telemedellin.tv/barrio-antioquia-ivan-duque/289057/
Source: La Oreja Roja – Traduction: Romain Migus