Lenín Moreno sera poursuivi pour les meurtres d’octobre 2019

La Commission de la vérité, de la justice et de la réparation, créée par le bureau du défenseur des droits pour clarifier les événements survenus lors de la révolte d’octobre 2019, a présenté le rapport des événements de ces jours terribles pour les Équatoriens.

« Ce rapport vise à ce que ces victimes aient d’abord une voix et ensuite qu’elles obtiennent justice et réparation. Nous nous sommes rapprochés de la vérité, espérons qu’elle ne restera pas simplement un beau rapport et rien de plus », a déclaré Sybel Martinez, présidente de la Commission.

Martinez a déclaré qu’ils ont reçu 519 plaintes pour différents types de violence pendant les journées de mobilisation, et toutes sont des témoignages volontaires. Parmi ces plaintes, 123 cas d’atteinte à l’intégrité de la personne ont été recensés, 38 cas de privation de liberté, six exécutions extrajudiciaires, 22 tentatives d’attentat à la vie, trois cas de violence sexuelle et 20 cas de blessures oculaires (six ont affecté leur vision).

Le défenseur des droits, Freddy Carrion Intriago, s’est engagé à poursuivre le président Lenin Moreno, comme « principal responsable des violations des droits de l’homme dans les événements d’octobre 2019 ». La plus haute autorité de cette institution de l’État a assuré que le rapport est une « reconnaissance des victimes ».

Les victimes et leurs familles

L’événement comprenait l’intervention d’Imelda Rivera, mère de Marco Otto, l’une des personnes tuées lors des manifestations. Elle s’est dite confiante dans le fait qu’il y aura des réparations avec le nouveau gouvernement, quel qu’il soit. « Avec le président qui arrivera, quel qu’il soit, nous espérons que ces affaires ne resteront pas impunies, qu’il y aura des sanctions, c’est ce que nous demandons », a-t-elle déclaré.

Santiago Aguilar Morán, directeur de Radio La Calle, a également été invité à cet exercice en souvenir des événements d’octobre. « Les survivants d’octobre, ceux d’entre nous qui sont encore en vie, nous ne sommes pas les débris d’un projet dont il est préférable de ne pas parler, nous ne pouvons pas être les restes d’une génération dont les actes ne sont pas compris ; nous avons plutôt la tâche urgente de nous souvenir et d’honorer par notre lutte ceux qui sont morts aux mains des répresseurs », a-t-il déclaré dans son discours.

Les défis du nouveau gouvernement

Les représentants de la Commission ont déclaré que le prochain gouvernement devra prendre des mesures juridiques pour accorder des réparations aux victimes et à leurs familles. Paola Pabón, préfet de Pichincha, est d’accord : « le nouveau gouvernement doit s’engager à accorder des réparations aux victimes et aux familles des victimes d’octobre 2019 ; ce n’est qu’ainsi qu’il pourra y avoir une réconciliation nationale et c’est ce que le Défenseur des droits a proposé.

La Commission a invité à la remise de ce rapport les trois candidats aui ont reçu le plus de suffrages durant le 1er tour des élections 2021 : Yaku Pérez, Guillermo Lasso et Andrés Arauz. Seul Arauz était présent [ce qui montre le peu d’interêt réel de Yaku Perez pour les manifestations contre l’austérité et pour les violations des droits de l’Homme, NLDR].

Le candidat à la présidence du Centre démocratique a déclaré que si les résultats sont favorables à son mouvement, ils soutiendront « la société et les institutions de l’État en rendant visible le contenu du rapport, en renforçant la mémoire sociale, en créant des espaces publics et les médias.

 

Source: Radio La Calle – Traduction: Romain Migus

Pour lire le rapport du Défenseur des droits (en espagnol), cliquez ici