Les pays participant à la conférence latino-américaine et caribéenne sur les drogues « Pour la vie, la paix et le développement », qui s’est tenue pendant trois jours à Cali, ont appelé à une lutte globale contre les conséquences du problème mondial de la drogue, à un changement de paradigme en reconnaissant l’échec de la guerre contre la drogue et à la promotion d’une alliance latino-américaine de lutte contre les stupéfiants.
Alicia Bárcena, secrétaire mexicaine aux affaires étrangères, en présence des présidents colombien, Gustavo Petro Urrego, et mexicain, Andrés Manuel López Obrador, ainsi que du ministre colombien des affaires étrangères, Álvaro Leyva Durán, a souligné les principaux points :
- la valeur des conventions internationales sur les stupéfiants et les substances psychotropes et leur trafic est reconnue
- les accords conclus lors des dernières réunions internationales ont été analysés afin de voir comment ils peuvent être adaptés aux nouvelles priorités
- réaffirmer la nécessité de lutter de manière globale contre les conséquences du problème mondial de la drogue et les causes structurelles et primaires de l’inégalité, de la pauvreté, du manque d’opportunités et de la violence ;
- donner la priorité au développement en mettant l’accent sur les situations de vulnérabilité avec des projets de vie durables et viables, en accord avec les réalités de nos pays ; renforcer les facteurs de protection de la communauté, mais surtout réaliser le transit vers des activités licites, sans renoncer à l’engagement international de lutter contre le trafic de drogues illicites ;
- il s’agit de changer de paradigme, de reconnaître l’échec de la guerre contre la drogue, d’identifier les questions que nous devons aborder avec un nouveau paradigme
- il s’agit de mettre en œuvre des politiques visant à réduire la demande par le biais d’une prévention universelle, sélective et ciblée, en accordant une attention particulière à la santé mentale, aux dépendances, à l’intervention précoce, au traitement, à la prise en charge, à la réhabilitation, à la guérison et, surtout, en affinant nos programmes éducatifs par le biais de campagnes impliquant les jeunes ;
- rompre les liens néfastes entre le trafic de drogues, la criminalité transnationale organisée et en particulier le trafic d’armes à feu et de munitions, qui sont le revers de la médaille de la criminalité, et l’exploitation illégale des forêts, la traite des êtres humains, le trafic de migrants, le blanchiment d’argent et la corruption
- lutter pour l’environnement, car pour chaque kilogramme de méthamphétamines, 10 kilos de déchets chimiques sont générés ;
- il est essentiel de compter sur la communauté internationale, mais nous dénonçons la stigmatisation de nos paysans et de nos migrants ; ce ne sont pas des trafiquants, ce sont des travailleurs à la recherche d’opportunités ;
- de créer un groupe de travail de suivi composé de tous les États de la région, afin d’avancer dans une construction réflexive, adaptée aux réalités de chaque pays, pour aborder le problème mondial de la drogue sur la base de ce document, et de créer une Alliance latino-américaine de lutte contre les stupéfiants, comme l’a suggéré la Bolivie.
L’objectif est de construire une vision commune à partir des réflexions de ce groupe et d’arriver au Sommet International sur les Drogues en 2025 avec une vision commune.
Source: Presidencia de Colombia – Traduction: Romain Migus