Les organisations et syndicats uruguayens se sont mobilisés pour défendre la démocratie et lutter contre la corruption dans le pays, lors d’une marche organisée principalement par le Plenario Intersindical de Trabajadores – Convención Nacional de Trabajadores (PIT-CNT).
Outre la Fucvam, le Frente Amplio, la FEUU, d’autres organisations sociales se sont également mobilisées sur la Plaza de la Libertad (Plaza de Cagancha), ce qui a rassemblé des centaines de personnes qui ont assisté à la manifestation avec des affiches, des banderoles et des drapeaux, ainsi qu’en scandant des slogans.
Réaffirmant que « le peuple est mobilisé dans l’indignation » et que « nous sommes ici pour défendre notre droit à connaître toute la vérité », le PIT-CNT a réaffirmé que « le pouvoir judiciaire doit agir, quel qu’en soit le prix ».
Les manifestants ont affirmé qu' »on ne peut pas mentir au peuple », tout en dénonçant le fait que le président du pays « Luis Lacalle Pou doit expliquer pourquoi il a voulu cacher des documents à la justice ».
« Cette crise extrêmement grave – qui affecte la crédibilité de notre pays et sa projection dans la région et dans le monde – est liée à la décision injustifiable du gouvernement de donner un passeport – en un temps record – à l’un des plus grands trafiquants de drogue du continent, Sebastián Marset, qui était emprisonné à Dubaï et qui est maintenant libre et en liberté grâce au gouvernement uruguayen qui lui a donné un passeport », a dénoncé le plus grand syndicat de travailleurs, le PIT-CNT.
Le syndicat a souligné que cette journée avait lieu « parce que notre pays traverse une grave crise politique et une détérioration institutionnelle due à la responsabilité du gouvernement », et qu’il s’était également mobilisé après « le cas le plus scandaleux d’une longue série d’affaires de corruption impliquant différents niveaux du pouvoir exécutif ».
Face à cela, a-t-il ajouté, nous devons dire clairement qu’il faut aller jusqu’aux ultimes conséquences pour clarifier les faits, y compris les responsabilités de toutes les personnes impliquées et du président de la République lui-même. Bref, nous sommes ici pour défendre notre droit à connaître toute la vérité.
De son côté, le PIT-CNT a déclaré que « l’exécutif a conçu des mécanismes pour mentir au Parlement de la République, qui est l’expression de la souveraineté de la nation, et pour cacher des informations au pouvoir judiciaire. Il a ainsi tourné en dérision les autres pouvoirs de l’Etat dans lesquels s’organise aujourd’hui la démocratie ». Par la suite, le gouvernement a nié les mensonges ou, comme lors de la conférence de presse du président Lacalle Pou, a accepté à la légère certains faits, en niant leurs implications ».
Le syndicat a déclaré que ce cas de corruption n’était pas un cas isolé et en a cité d’autres, comme la cession des principales opérations portuaires à la transnationale Kaoten Natie pendant 60 ans, dans le cadre de négociations et d’accords secrets, ainsi que l’embauche par l’ancien ministre Germán Cardoso d’une société de publicité fantôme, en pleine pandémie de covid 19.
Source: Telesur – Traduction: Romain Migus