Le Tribunal suprême électoral (TSE) de Bolivie a officiellement annoncé jeudi le report des élections générales initialement prévues pour le 6 septembre pour le 18 octobre.
L’annonce faite lors d’une conférence de presse par le président du TSE, Salvador Romero, indique que, si un deuxième tour est nécessaire, il aura lieu le 29 novembre.
Lors de l’audition, M. Romero a fait valoir que la mesure répond à un « consensus » avec les différentes forces politiques du pays, compte tenu de l’augmentation des cas de Covid-19 en Bolivie.
Cependant, le report du processus électoral a été une demande des groupes de droite qui se préparent à entrer en compétition. En particulier, des personnalités liées au coup d’État contre Evo Morales, comme Luis Fernando Camacho et Jorge Quiroga, ont invoqué la crise sanitaire dans ce pays d’Amérique du Sud pour justifier ce report.
En revanche, l’ancien président Evo Morales avait souligné quelques heures avant l’annonce du TSE qu' »un report de la date des élections ne fera que nuire à la population en raison de l’ingouvernabilité qui est observée, de la pandémie sans aucun contrôle et de la crise économique. M. Morales a accompagné sa déclaration sur Twitter d’un sondage dans lequel 72 % des boliviens avaient l’intention de voter le 6 septembre.
Morales lui-même a réagi jeudi à l’annonce du Tribunal suprême électoral bolivien. L’ancien président a qualifié la décision d' »illégale et anticonstitutionnelle ». « Les lois 1297 et 1304 fixent les délais pour la tenue des élections. Le seul organe de l’État qui peut modifier ce terme est l’Assemblée législative plurinationale », a-t-il ajouté sur ses réseaux sociaux.
Pour Morales, le gouvernement de facto dirigé par Jeanine Áñez « veut gagner plus de temps pour poursuivre la persécution des leaders sociaux et des candidats du MAS-Ipsp », tout comme le candidat du Mouvement vers le socialisme (MAS), Luis Arce, qui caracole en tête des sondages.
Source: Telesur – Traduction Romain Migus