Le président Javier Milei a officialisé la privatisation d’Aerolíneas Argentinas par le décret 873/2024, arguant que la situation financière de la compagnie n’est pas viable.
Le décret souligne que, « malgré les graves résultats économiques de la gestion d’Aerolíneas Argentinas S.A., ses employés conservent d’importants avantages qui contribuent à aggraver la situation décrite » et ajoute également que « l’État national doit allouer les ressources fiscales limitées pour répondre aux besoins de ceux qui ont le moins, dans un contexte où la pauvreté touche 52,9 % de la population et l’indigence 18,1 % ». Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement libertaire a dans sa ligne de mire Aerolíneas Argentinas. Bien que la compagnie ait été exclue de la liste des entreprises à privatiser par la Loi fondamentale, la privatisation et le démantèlement de la compagnie nationale constituent pour Milei un objectif prioritaire qui se heurte de plein fouet à la résistance des syndicats de l’aéronautique.
Dans ce contexte, les pilotes appartenant à l’Association des pilotes de ligne (APLA) mèneront une grève de 24 heures au Centre de formation et d’entraînement des pilotes (Cefepra) situé à l’aéroport d’Ezeiza. La grève n’affectera pas les vols.
Ce sera la première mesure de force du syndicat dirigé par Pablo Biró depuis la mi-septembre, lorsqu’avec l’Association des aéronavigants (AAA), ils ont paralysé pendant 24 heures plus de 300 vols d’Aerolíneas Argentinas.
D’autre part, le gouvernement argentin a également appelé à un appel d’offres national et international pour la vente des actions publiques de l’entreprise Industrias Metalúrgicas Pescarmona (Impsa), qui développe des projets hydroélectriques, des parcs éoliens, des centrales nucléaires et des équipements de traitement pour l’industrie des hydrocarbures.
Le secrétariat de coordination de la production a lancé un appel d’offres pour toutes les actions d’Impsa, soit 84,9 % du capital social, qui se répartissent entre 63,7 % détenus par l’État argentin, par l’intermédiaire du Fonds national pour le développement productif, et 21,2 % détenus par la province de Mendoza.
Le reste des actions d’Impsa est détenu par des particuliers : 9,8 % par le fonds d’actions contrôlé par les créanciers de l’entreprise et 5,3 % par un trust contrôlé par le groupe Pescarmona, fondateur de l’entreprise.
La présidence a aussi annoncé la fermeture de l’entreprise Trenes Argentinos Capital Humano (DECAHF), l’une des cinq entreprises ferroviaires publiques du pays sud-américain. À ce sujet, le secrétaire national aux transports, Franco Mogetta, a expliqué lors d’une conférence de presse que la mesure a été adoptée dans le cadre de la politique de « réduction du déficit et d’élimination de toutes les dépenses inutiles ».
La décision a entraîné le licenciement de 1 388 employés et fait partie du « plan tronçonneuse » de Milei, qui a assuré que le gouvernement préparait également un décret pour éliminer la Maison de la Monnaie, dont la fonction est la frappe de pièces de monnaie, de médailles, l’impression de billets de banque, de timbres, de passeports et de formulaires officiels. Sa suppression entraînera le licenciement de près de 1400 employés.
Source : Telesur – Traduction: Romain Migus