Le recomptage des élections confirme que le Parti progressiste du peuple/Civic (PPP/C) a remporté les élections générales et régionales du 2 mars 2020 par plus de 15 000 voix.
C’est ce qu’affirme le secrétaire général du PPP, Bharrat Jagdeo, qui, dans une déclaration publique jeudi, a déclaré que l’exercice confirme également des chiffres avancés par son Parti, en plus de confirmer la « fraude massive » perpétrée par le directeur du scrutin de la région 4, Clairmont Mingo.
En tant que tel, Jagdeo a depuis demandé aux habitants du Guyana « de ne pas se laisser distraire par les divagations de ses opposants « .
Selon Jagdeo, « la nation s’attend à ce que la Commission électorale du Guyana (GECOM) déclare les résultats du recomptage, conformément à son ordonnance modifiée ».
La loi et la Constitution, a-t-il dit, prévoient un recours pour ceux qui sont lésés par les résultats d’une élection.
Jagdeo a rappelé que « c’est le mantra désespéré de l’APNU+AFC depuis le moment où Clairmont Mingo a été pris en train de tenter de commettre une fraude massive dans la tabulation de la circonscription électorale numéro quatre (4) à leur profit ».
Selon Jagdeo, « ils se sont battus avec détermination pour que les déclarations frauduleuses de Mingo l’emportent. Ils n’ont jamais voulu un recomptage des bulletins de vote. Ils sont même allés devant le tribunal pour l’arrêter. Ils ont tenté de l’arrêter devant la Commission électorale du Guyana (GECOM) ».
Il a déclaré qu' »en fin de compte, tous leurs efforts ont échoué » et qu »ils savaient qu’une fois les bulletins recomptés, cela confirmerait les résultats qu’ils continuent à cacher au public ».
Entre-temps, le candidat du PPP/C au poste de Premier ministre, le brigadier à la retraite Mark Phillips, a également fait écho, jeudi, aux sentiments de Jagdeo selon lesquels le recomptage confirmait une victoire du PPP/C.
Il a déclaré aux journalistes qui campaient dans le centre de presse improvisé à l’extérieur du site de l’ACCC que ce résultat était connu des deux parties dans les heures qui ont suivi le scrutin du 2 mars et a averti les Guyanais de se méfier des « actes de désespoir » de l’APNU+AFC.
Dans une déclaration préliminaire basée sur les résultats du recomptage, Shaz Ally, de l’Initiative citoyenne, place le PPP avec une majorité simple de 33 sièges dans le prochain Parlement, tandis que le président sortant conserverait 31 sièges et que les partis qui se joignent à lui n’en prendraient qu’un seul.
Selon les projections d’Ally, le décompte final des sièges sera terminé lundi matin, soit le 8 juin 2020, et le GECOM devrait tabuler et déclarer les résultats dans les trois jours suivants.
Source: Guyana Times – Traduction Romain Migus
Note des 2 Rives: Le gouvernement actuel qui perd donc les élections était un des fers de lance de l’agression contre le Venezuela dans la région. Fin décembre 2018, le président David Granger, un ancien militaire, avait accusé le Venezuela d’agression dans la zone en réclamation afin de provoquer une escalade des tensions et de déboucher sur une agression militaire contre le Venezuela. Il avait immédiatement été soutenu par le Groupe de Lima et les États-Unis. En 2019, le gouvernement russe avait dénoncé la présence de camps d’entrainement de mercenaires vénézuéliens sur le territoire du Guyana. Formés par les britanniques sur une de leurs bases sur place, les terroristes auraient reçu un entrainement pour commettre assassinat et sabotage. Le Venezuela et la Guyane ont un différend territoriale dans une zone riche en pétrole. Contre tous les accords passés antérieurement, le Guyana a cédé des concessions à l’entreprise pétrolière Exxon. Même si le vote a aussi une ethnique en plus du politique au Guyana, notamment entre les afrocaribéens et la communauté indo-guyanaise, nous verrons quelle sera la position du nouveau gouvernement quant à la stabilité régionale.