Le président du Pérou, Manuel Merino, a démissionné ce dimanche après que le Congrès lui ait demandé de démissionner immédiatement dans le contexte des manifestations contre la situation politique instable du pays sud-américain.
Dans un message télévisé national, M. Merino, qui a remplacé Martin Vizcarra après sa destitution, a déclaré qu’il respectait le système politique du pays et qu’il espérait que la situation revienne à la normale pour le bien du pays.
Il a déclaré qu’il n’avait jamais eu l’intention d’entrer en fonction pour favoriser un groupe politique et qu’aucun ministre ne quitterait son poste.
Cette démission intervient après que le Congrès se soit réuni dimanche matin pour trouver une issue aux jours de protestations qui se répandent dans le pays en raison de la crise multisectorielle qu’il connaît.
Le conflit entre les pouvoirs de l’État a atteint son paroxysme lorsqu’une motion de censure a été adoptée contre l’ancien président Martin Vizcarra, ce qui a conduit Merino à la présidence de la République.
Cela a déclenché des mobilisations dans plusieurs villes du pays, qui ont été réprimées par la police avec l’utilisation de tactiques et de techniques anti-émeutes qui ont fait des centaines de blessés. Ce samedi, la mort de deux jeunes gens a été signalée, victimes de coups de feu tirés par des hommes en uniforme.
Le bureau du défenseur des droits signale également qu’au moins 40 personnes ont été portées disparues. La police a fait valoir qu’ils sont des citoyens détenus, mais qu’ils n’ont pas donné accès à leurs installations pour vérifier la véracité de cette affirmation.
Dans ce contexte, le président du Congrès, Valdez Farias, a demandé au président intérimaire de démissionner de son poste, étant donné la demande populaire et aussi son inefficacité jusqu’ici à résoudre les contradictions les plus pressantes qui maintiennent les Péruviens dans la rue.
En fait, avant la démission, on ne savait pas où se trouvait Merino, qui n’avait fait aucune déclaration après la mort des deux jeunes hommes suite à des coups de feu de la police.
« Je demande à M. Merino d’évaluer ces derniers événements afin qu’il puisse évaluer de démissioner », a déclaré M. Valdez à une chaîne de télévision locale. « Nous ne pouvons pas aller contre la volonté de la population, d’autant plus que nous avons vu ces marches et ces protestations, qui n’ont pas pu se dérouler dans une situation de paix », a-t-il ajouté.
Après la confirmation de la mort des deux manifestants à Lima, 13 membres du nouveau gouvernement ont officiellement démissionné. Les chefs des ministères de l’intérieur, de l’agriculture, de la santé, des affaires féminines, de la justice, de l’économie, du développement et de l’inclusion sociale, de la culture, de la défense, du commerce extérieur, de l’énergie et des mines, du logement et de l’éducation, ont été informés dans les dernières 24 heures de leur décision de quitter immédiatement l’exécutif.
Le président par intérim de l’Assemblée législative a assuré que le Conseil des porte-parole évaluera non seulement la permanence de Merino au pouvoir, mais aussi la solution constitutionnelle à la « grave crise » que traverse le pays.
Les parlementaires, réunis dimanche, ont déjà défini qu’il y aura succession présidentielle, malgré l’intention ou non du président de démissionner. Manuel Merino devrait s’adresser à la nation prochainement.
Source: Telesur – Traduction: Romain Migus