Les journées de promotion du référendum en Uruguay prévu le 27 mars, contre 135 des 476 articles de la loi d’urgence (LUC), sont entrées dans leur dernière ligne droite avec des actes de propagande, des sondages, des accusations et des déclarations controversées.
Les Uruguayens organisent des manifestations afin de récolter des fonds pour abroger la LUC, la première loi promulguée par l’exécutif, qui a été adoptée avec une majorité parlementaire grâce à la « coalition multicolore » de partis de droite formée pendant la campagne électorale.
Les militants du « Oui » ont organisé des caravanes dans différents quartiers de la capitale, des banderoles, des cordes de tambour et mardi soir prochain, une émission de radio nationale sera diffusée.
Les organisations soutenant l’abrogation ont organisé un événement central de propagande afin de collecter des fonds pour financer les derniers jours de la campagne.
Entre un ensemble artistique et un autre, une proclamation a été lue qui réaffirme, entre autres, la construction d’une « victoire populaire qui ouvre les portes d’un avenir meilleur ».
La campagne pour le référendum a commencé à gagner en intensité, tandis que les instituts de sondage ont multiplié les enquêtes, certaines reflétant une préférence pour le Oui et d’autres pour le Non.
La LUC couvre des questions nombreuses et variées, et beaucoup d’entre elles peuvent difficilement être considérées comme urgentes, selon les experts.
La LUC compte 501 articles, ce qui est plus que ce que nous obtenons si nous additionnons tous les articles de tous les projets de loi d’urgence présentés au cours des 40 dernières années en Uruguay.
Parmi les points les plus contestés de la LUC figurent la limitation sévère du droit de grève, l’extension des peines aux mineurs, et l’assouplissement de l’usage de la force policière (donnant aux policiers et aux militaires le pouvoir de fouiller les personnes et les voitures dans le cadre de procédures « préventives de routine »), ainsi que l’extension de la « légitime défense ».
La loi conforte la précarité de l’accès au logement, et la réforme du marché des carburants et du système public d’éducation.
Le 8 juillet 2020, le Sénat uruguayen a approuvé ce que l’on appelle la LUCN.º 19889, qui constitue l’axe central de la politique du gouvernement de Luis Lacalle Pou.
Pour l’économiste Bruno Giometti, membre de l’Institut Cuesta Duarte, la LUC synthétise la vision du gouvernement sur le pays, qui implique « des économies fiscales et des pertes de salaires », « plus de répression et une main de fer » envers les pauvres, un « État plus petit d’un point de vue social » et « une liberté économique pour les riches ».
Source: Telesur – Traduction: Romain Migus