Le directeur général des élections du Guyana, Keith Lowenfield, a présenté son rapport au président de la Commission électorale du Guyana (Gecom) et indique que l’alliance du président David Granger, Partenariat pour l’unité nationale + Alliance pour le changement (PNU + AFC), aurait remporté les élections de mars.
Dans sa lettre au président du Gecom, le juge à la retraite Claudette Singh, M. Lowenfield a déclaré mercredi que son rapport était conforme aux votes enregistrés selon les règles actuelles.
Dans son premier rapport au président de la Gecom au début du mois, Lowenfield avait déclaré que les premiers résultats, qui donnaient la victoire à l’opposition, ne répondaient pas aux critères d’élections équitables et crédibles.
En d’autres termes, plus de la moitié des votes exprimés lors des élections générales ont été affectés en raison d’anomalies, de falsifications d’électeurs ou d’urnes peu fiables », a déclaré M. Lowenfield dans le premier rapport.
Selon le recomptage mentionné par Lowenfield dans son dernier rapport, la coalition gouvernementale a obtenu 171 825 voix contre 166 343 voix pour le Parti progressiste du peuple (PPP), parti d’opposition dirigé par Irfaam Ali.
Selon les données de Lowenfield, la coalition gouvernementale obtiendrait 33 sièges à l’Assemblée nationale, dont 31 pour le PPP, tandis que le dernier siège reviendrait à une autre coalition multipartite qui se présenterait aux élections.
Le rapport présenté par Lowenfield représente un changement radical de scénario par rapport à ce qui était attendu, à savoir la ratification de la victoire du PPP de l’opposition.
La présidente du Gecom, Claudette Singh, lors d’une réunion tenue le 17 juin, a rendu public que selon le décompte des votes, la victoire serait pour Ali et l’opposition.
La décision de M. Singh se fonde sur le rapport des observateurs de la Communauté des Caraïbes (Caricom) qui ont suivi le dépouillement des élections, qui a déterminé que, malgré quelques irrégularités, le recomptage a été mené d’une manière qui peut être considérée comme acceptable.
Le rapport de la Caricom a noté que le décompte des voix des élections, qui a eu lieu entre le 6 mai et le 9 juin, suite à des allégations d’irrégularités après le scrutin de mars, était « acceptable ».
L’équipe d’observateurs de la Caricom a rejeté certaines tentatives visant à discréditer le recomptage, après avoir souligné qu’il peut être considéré comme équitable et qu’il devrait constituer la base de la déclaration des résultats des élections du 2 mars 2020, ce que la GECOM a finalement fait.
Suite à cette étape, Singh a demandé à Lowenfield un rapport obligatoire en vertu du règlement électoral de Guuyana pour confirmer officiellement la victoire du PPP, qui a, en revanche, reflété la victoire de la coalition gouvernementale.
L’élection entre dans une phase judiciaire
Avec une déclaration de victoire attendue du PPP, une citoyenne, Eslyn David, a déposé une plainte pour empêcher Lowenfiel de présenter son rapport et de valider le décompte des votes.
La Cour d’appel du Guyana a accepté la demande et s’est déclarée compétente pour le litige électoral, ce qui a été rejeté par le président de la Gecom, qui a averti qu’elle n’était pas compétente et a créé une situation de chaos judiciaire.
La demande de David était soutenue par l’APNU + AFC, arguant que le recomptage a été effectué avec des irrégularités et des anomalies, et a donc cherché à le faire annuler.
La réponse du PPP a été d’annoncer le dépôt d’un recours auprès de la Cour de justice des Caraïbes (CCJ) contre la décision de la Cour d’appel de Guyane de se déclarer compétente dans le litige électoral.
Certains juristes ont exprimé l’opinion qu’il est irréaliste que la CCJ puisse être compétente dans cet épisode véritablement interminable de procès concernant les résultats d’une élection tenue le 2 mars, et dont l’issue est encore incertaine.
Bien que quelques heures après les élections, les responsables du Gecom aient divulgué la victoire de la coalition gouvernementale, l’opposition a exigé un recomptage pour de prétendues irrégularités qui a conduit à un second, supervisé par la Caricom et d’autres agences, qui a donné la victoire au PPP, mais, finalement, le rapport de Lowenfiel donne une nouvelle tournure à ces élections controversées, rendant nécessaire d’attendre, on ne sait pas jusqu’à quand, pour connaître le vainqueur officiel.
Source Diario Libre – Traduction: Romain Migus